Nuage de Saumon Apprenti
Messages : 77 Date d'inscription : 20/02/2010 Localisation : Bah, dans le camp...
| Sujet: Petit coin reculé du Clan du Vent 13/3/2010, 11:08 pm | |
| La tête posée sur mes pattes de devant, je regardais le soleil décliner à l'horizon. Les rayons de l'astre diurne réchauffait mon pelage tacheté et le vent faisait doucement bruire les feuilles dorées des quelques arbres parsemant la clairière. Les oreilles frémissantes, je savourais la solitude que m'offrait le petit coin reculé que j'avais déniché sur le territoire de mon Clan. Je m'étais isolé pour regarder le crépuscule et réfléchir à mon nouveau rôle de chef. Eh oui... Étoile du Nord, notre ancien chef, avait rejoins le Clan des Étoiles hier à la suite d'une bataille contre le Clan de la Rivière. Je partirais pour les Hautes Pierres dans quelques instants pour recevoir mes neufs vies. Je ne m'inquiétais pas trop pour le voyage. En fait, c'était vraiment la dernière chose dont je me préoccupais. Je retins un soupir de lassitude. La responsabilité du Clan pesait lourd, très lourd sur mes épaules. La saison des feuilles mortes arriverait bientôt, les proies se ferraient plus rares et, comble du malheur, les besoins du Clan iraient en grandissant. Coeur de Tulipe attendait des petits. Certes, je me réjouissait à l'idée de pouvoir agrandir le Clan et lui promettre de nouveaux guerriers, mais lorsque la neige recouvrira la clairière, il faudra bien les nourrir ses chatons ! Et alors qui sera obligé de doubler les équipes de chasses ? Moi, évidement ! Il y avait bien Patte d'Argile, mon lieutenant, mais il devait former son apprenti et aussi, il insistait toujours pour prendre part à au moins une patrouille par jour. C'est ce qui m'avait le plus poussé à le choisir. Son dévouement pour le Clan duquel il était issu. Mais moi, qu'est-ce qui avait bien pu décider mon chef à me choisir comme lieutenant ? J'étais pourtant bien moins forte que Coeur de Braise et beaucoup moins vive d'esprit qu'Éclat de Lune. Certes, j'étais agile, mais en quoi cela m'aidait à diriger mon Clan ? Je réfléchissais à cela lorsqu'une voix me sortit de ma rêverie.
Tu ne te rends pas aux Hautes Pierres ?
Je me retournais pour faire face à Patte Brulée, le seul qui me traitait encore normalement suite à la mort de notre ancien chef. J'étais chanceuse que son attitude change très rarement avec ceux dont il était proche... Comme sa soeur par exemple. Il s'assit avec un air interrogateur sur l'herbe tendre de ce petit endroit surélevé. Le soleil réflétrait doucement ses rayons sur son pelage brun-roux bien lissé. Il avait dû faire sa toilette avec Griffe d'Ivoire, son ami de toujours. Les yeux verts de mon frère me fixaient intensément. Émergeant de mes réflexions, je m'ébrouais sans plus de manières. Il savait, par chance, que j'étais du genre à me plonger dans mes pensées aux moments les plus... Innoportuns. Sortant enfin de mon mutisme, je miaulais d'une voix fluette:
Depuis quand on ne peut pas se reposer ici ?
Il éclata de rire et me dit:
Tu n'as pas répondu à ma question !
Je m'étirais et, me remettant sur mes pattes, je lui dis d'un air moqueur:
Bon bon... J'y vais aux Hautes Pierres. Si les fénéants n'ont plus le droit de vivre...
Je me mis à courir. La brise tiède m'apporta le grand éclat de rire de Patte brulée. Le vent sifflait à mes oreilles et la poussière tourbillonnaient lors de mon passage. Je fis une grande partie du trajet en courant puis, quand la fatigue commençait à se faire sentir, les Hautes Pierres se dressairent devant moi. Il ne restait qu'une petite bande de soleil à l'horizon. Je m'assis sur mon postérieur pour admiere la vue. Les derniers rayons du jour éclairaient doucement les Hautes Pierres, lui donnant un aspect sinistre et lugubre. Je respirais un grand coup pour me donner un peu de courage. L'odeur âcre du Cemin du Tonnerre me prit alors à la gorge et mes yeux s'emplirent de larmes. Je retins ma respiration et rampais vers les fourrées en bordure de la route griseâtre. J'attendis qu'un monstre ait finit de passer, ébourrifant ma fourrure au passage, pour m'élancer sur le Chemin du Tonnerre. Le souffle court et les coussinets tout échorchés, j'arrivais de l'autre côté saine et sauve, Juste à temps d'ailleurs car un autre monstre à la fourrure rutilante poursuivait sa route à une vitesse folle, comme pour rattraper son congénère. Je délaissais le Chemin du Tonnerre pour entreprendre mon ascension. Les cailloux roulaient sous mes pattes, menaçant de me faire tomber à tout instant. Je redoublais d'ardeur pour atteindre mon but le plus vite possible, toute excité à l'idée de recevoir mes neufs vies. Puis, l'entrée de la Grotte de la Vie se dressa devant moi. J'avais enfin terminer mon périple. | |
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